C’est un peu comme dans les success stories à l’américaine, tout commence dans un garage au Grand Bornand... En 2008, Thomas Rouault, cofondateur de Snowleader, décide de quitter son poste chez Nike pour rejoindre une aventure entrepreneuriale dans les Aravis, à quelques kilomètres d’Annecy. Son associé tient alors un magasin dans la station et l’idée est de proposer le même choix de produits sur un site de vente en ligne qui s'appellera… Snowleader ! L’e-commerce est en plein boom et l’enseigne va profiter pleinement de cette tendance. Neuf ans plus tard, The Reblochon Compagny, clin d’œil à la région d’origine, réalise plus de 16 millions d’euros de chiffre d’affaire et va ouvrir son 3ème magasin à Lyon en 2018. Coup de projecteur sur une entreprise Haut-Savoyarde qui vise désormais les grandes villes et l’international…
Inventer un nouveau modèle
Si Snowleader était à l’origine un pure-player (100% des ventes en ligne) dans la vente d'équipements outdoor, l’ouverture de la première boutique à Annecy en octobre 2015 a changé la donne. « Nous avons voulu nous rapprocher de nos clients, humaniser notre relation. Le digital c’est bien mais les gens ont besoin de repères physiques surtout pour un site e-commerce comme Snowleader » explique Julien Audigier, responsable marketing. Et ce n’est pas le premier pure-player à avoir franchi le pas : Irun, Alltricks et d’autres ont choisi la même stratégie. « Nous souhaitons être plus proche de notre communauté grâce aux activations que nous mettons en place. Les marques vont aussi dans ce sens que ce soit pour des tests produits ou des soirées débats sur la sécurité en montagne par exemple. Après la Rebloch’run (ndlr : session run gratuite au départ du magasin avec un athlète et des tests de produits), les avis clients sont directement reportés sur le site snowleader.com. Quand on sait que les avis clients augmentent de 30% le taux de conversion, ça a du sens ! C’est aussi une excellente occasion de renforcer notre identité et notre côté sympathique en offrant aux participants une bière et du reblochon à la fin de l’événement. »
Un magasin 2.0
Le magasin d’Annecy a été une sorte de "lab" pour valider un concept totalement innovant avec un minimum de stock. Seulement 700 des 13 000 références sont présentes en magasin. Les clients peuvent donc acheter directement (si le produit est disponible), venir essayer un modèle, se faire conseiller par des vendeurs experts, et finalement commander celui-ci en se faisant livrer à domicile le lendemain. C’est également un point de relais pour récupérer sa commande en click and collect. Autre particularité, les prix sont alignés avec le site internet, un détail qui a son importance puisque 26% des clients utilisent leur mobile en magasin pour comparer les prix (étude PWC mars 2017).
La stratégie de Snowleader est une réflexion globale, basée sur l’expérience client entre le monde physique et le digital, une frontière qui tend à s’effacer petit à petit. « Le magasin d’Annecy a validé nos hypothèses de départ qui étaient de proposer un magasin connecté : connecter nos prix magasin- web, connecter notre enseigne avec le monde physique et enfin nous connecter avec nos clients. Pour élargir notre réseau, nous allons ouvrir deux nouvelles boutiques : Chamonix mi-décembre et Lyon en 2018. Mais l’enjeux est de rester proche de la réalité économique. Une ville comme Chamonix, très cosmopolite, va demander plus de stock en magasin pour répondre à la demande des touristes étrangers qui viennent seulement quelques jours. Au contraire, la boutique à Lyon va davantage ressembler à celle d’Annecy, sur une superficie plus importante, avec une clientèle urbaine qui possède déjà les réflexes d’un magasin connecté. » explique Julien Audigier.
Boutique Snowleader à Chamonix
L’international en point de mire
Snowleader a pour ambition de doubler son chiffre d’affaire dans les 5 années à venir. Un objectif qui passe par l’ouverture de nouveaux pays en Europe, bientôt l’Espagne et l’an prochain l’Italie. « Il est vraiment important pour nous de s’adapter au marché local que ce soit au niveau linguistique mais surtout au niveau de notre offre produit. Une marque comme Fischer, qui est par exemple très présente en Allemagne, l'est beaucoup moins en France. Notre volonté va être aussi d’aller à la rencontre de notre communauté web (ndlr : plus de 50 000 fans aujourd’hui sur Facebook) avec l’ouverture de nouveaux magasins à Paris, Bruxelles,… » conclut Julien Audigier. La conquête de Snowleader continue...