Présent dans différents continents tels que l’Asie Centrale ou le Moyen-Orient, le Gypaète barbu est un impressionnant vautour qui avoisine les 2M80. Bien qu’il soit possible de l’apercevoir dans quelques régions d’Europe, cet oiseau des montagnes, autrefois appelé Phène des Alpes, reste relativement méconnu du monde occidental. Découvrons ensemble les caractéristiques et le mode de vie de cet animal mystérieux qui fait partie du paysage des animaux de Savoie & Haute-Savoie.
Un plumage très coloré
Au-delà de sa taille conséquente, le Gypaète barbu se distingue par son plumage. Contrairement à certains de ses congénères, sa tête, son cou et ses tarses sont entièrement recouverts de plumes. Le noir de son dos et du milieu de son visage contraste avec le marron teinté de roux de sa poitrine. Cet oiseau aux couleurs détonantes se caractérise également par une queue cunéiforme, un bec aplati latéralement, des yeux jaunes entourés de rouge et des ailes étroites et anguleuses. En plein vol, il est possible de lui trouver de lointaines similitudes avec le faucon. Le Gypaète barbu tournoie ses ailes de manière horizontale et effectue des mouvements rapides. Il pousse parfois, notamment en période de reproduction, des cris stridents semblables à des sifflements.
Le Gypaète Barbu, un puissant "casseur d'os"
Discret et majestueux, ce rapace de la famille des Accipitridés se nourrit principalement d’os, de tendons et de ligaments de cadavres d’animaux sauvages et domestiques. Plus rarement, il lui arrive de chasser de petits mammifères. Doté d’un bec puissant, d’un gosier élastique et de puissants sucs digestifs, le Gypaète barbu est surnommé « le casseur d’os » ou « le nettoyeur des alpages ». Il est capable d’attendre plusieurs jours avant de consommer une carcasse. Il laisse régulièrement le soin aux autres nécrophages d’éliminer la partie molle du corps de la victime. Ainsi, le Gypaète barbu ne rencontre que très peu d’adversaires quand il s’agit de se nourrir puisqu’il se suffit des restes. Cette alimentation lui fournit, sans difficulté, l’apport énergétique dont il a besoin.
Un solitaire des hautes montagnes
Solitaire, le Gyapète barbu peut malgré tout partager sa vie avec une femelle qui pondra entre décembre et février. Le couple vit principalement en zone montagneuse où il dispose de plusieurs nids. Ces derniers se trouvent souvent dans des lieux protégés des intempéries tels que les anfractuosités des falaises entre 700 et 2000 mètres d’altitude. L’oiseau des montagnes est réputé pour être sédentaire. Il ne quitte son environnement qu’en cas de grand froid ou de manque de nourriture. Il arrive cependant qu’il se montre beaucoup plus aventurier les 4 à 7 premières années de sa vie, avant l’atteinte de sa maturité sexuelle. Il profite de cette période comme d’un voyage initiatique pour s’exposer à divers dangers humains ou environnementaux.
Réintroduction du Gyapète Barbu dans les Alpes
Pouvant vivre jusqu’à 30 ans dans son milieu naturel, le Gyapète barbu est l’une des espèces les plus rares d’Europe. Sa population est cependant en hausse depuis les années 90. Il a fait, entre autres, l’objet d’un programme de réintroduction dans les Alpes. Si vous avez un jour la chance de croiser la route de l’une de ses timides créatures, adoptez la bonne attitude. Observez-la sans l’effrayer.
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