L'histoire du Monoski

Publié par La Rédaction Radio Mont Blanc - -
monoski snowgunz

Le monoski est de retour, qui l'eût cru ? La pratique du monoski est révolutionnaire dans les années 80 mais l'engouement fond comme neige au soleil quand déboule le snowboard. Emporté par l'avalanche de la nouvelle planche, le monoski est rapidement remisé au fond du placard à ski. Mais voilà qu'aujourd'hui il en ressort !

 

Mais qu'est-ce donc que le monoski ?

Les plus jeunes n'ont probablement jamais vu de monoski de leur vie car, quand il disparaît au début des années 90, c'est soudain et absolu. Le monoski, comme son nom l'indique, est une unique planche sur laquelle les pieds sont fixés côte à côte. Contrairement au snowboard sur lequel les pieds forment un axe par rapport à la planche et sont espacés, les pieds sur un monoski sont face à la spatule et sont collés l'un à l'autre. Pour celui qui veut apprendre à skier serré, c'est imparable... mais gare aux chutes le temps de s'y habituer. L'autre différence notable avec le snowboard est que le skieur utilise des bâtons.
En résumé, le monoski, c'est comme si on avait soudé vos deux skis.
 

Retour sur l'histoire du monoski

Le premier brevet de monoski est déposé par Jacques Marchand le 11 mai 1961 mais publié seulement le 27 octobre 1964. C'est une grosse planche avec une spatule arrondie. Quand il en fait la promotion sur la côte est des États Unis, Marchand se fait remarquer et cède son brevet à la Hexcel Corporation, une société d'ingénierie qui travaille sur la fibre et les composites.
Au printemps 1969, le surfeur (sur mer) professionnel américain Mike Doyle veut à tout prix surfer sur la neige. Après moult tests, il met au point avec son ami Bill Bahne un monoski plus "facile" à skier et le popularise au travers de son pays.
Il faut presque dix ans au monoski pour traverser l'Atlantique car ce n'est qu'en 1978 qu'il débarque dans la vallée de Chamonix, il s'appelle toujours à l'époque le single-ski. Il est testé par les Chamoniards mais un petit fabricant du Jura s'y intéresse et débute sa propre production sous l'appellation "Petite Jeannette".
En 1980, la société Pierre Duret est la première française à produire industriellement le monoski qu'elle nomme "Pierre Poncet", du nom de l'un des Chamoniards adeptes de la grosse planche. Rossignol lui emboîte le pas en 1981 avec son monoski "Soleil".
Le monoski devient alors un véritable phénomène de mode, on en voit sur toutes les pistes, toutes le marques lancent leur propre modèle et la première compétition voit le jour aux Arcs en 1983.
Les modèles sont améliorés, notamment avec le Pintail de Rossignol qui est plus accessible aux débutants. Suit une déferlante de modèles qui deviennent culte : le PanAm, le NitroCham, le Bebop ou la Queue d'hirondelle, le plus technique, plus adapté au hors-piste et à la poudreuse.
En 1989, l'apparition du snowboard est funeste pour le monoski. Il est immédiatement ringardisé et disparaît aussi vite qu'il est apparu.

Le retour en force du monoski

Mais l'histoire est un éternel recommencement et le monoski n'a pas dit son dernier mot. Au début des années 2000, une bande de passionnés créent l'Association Française de Monoski tant ils sont nostalgiques de sa grande époque. Leurs efforts ne resteront pas vains mais ils doivent attendre 2010 pour que le monoski fasse son retour en force dans les Alpes.
Grâce à des innovations techniques, le monoski retrouve grâce aux yeux des skieurs. La planche est plus large, avec des lignes de côtes paraboliques plus efficaces. Le monoski du XXIe siècle est plus performant, plus facile à skier et jouit d'un look plus moderne.
La meilleure preuve de son retour en grâce est la multiplication des compétitions partout : le Mondial du Monoski, le Derby de la Meije, la Mono Foly, le Star Vars du "Collé Serré Social Club", la Mono Maniak, le Pyr’Vintage, la Mono Mitik…

Vous en voulez encore ?

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