Située au sud-ouest de l’Europe, la chaîne montagneuse des Pyrénées s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres et culmine à des milliers de mètres d’altitude. Séparant l’Espagne et la France, cette barrière naturelle traverse près de 2 régions et 6 départements. Particulièrement prisées pour la beauté de ses paysages, les Pyrénées bénéficient également d’une faune diverse. Découvrons ensemble les animaux sauvages que vous pouvez y apercevoir.
Si vous levez les yeux au ciel, vous aurez peut-être la chance d’observer de majestueuses créatures en plein vol... Les Pyrénées abritent plusieurs espèces de la famille des accipitridés. Le plus connu, l’aigle royal, arpente régulièrement la frontière montagneuse. Facilement identifiable par son importante envergure et son plumage brun roussâtre, il dispose d’un bec crochu et de larges ailes. Ce rapace puissant est capable de voler à une vitesse avoisinant les 130 km/h. Il dispose d’un instinct de chasse hors du commun et d’une agilité à toute épreuve.

©animalbirds.com L'envergure de l'Aigle Royal dépasse les 2 mètres
Son confrère, le gypaète barbu, également d’une taille relativement importante, agit plus timidement. Cet oiseau aux couleurs dans les tons roux et noir est principalement un charognard. Il se nourrit, entre autres, d’os, de tendons et de ligaments d’ongulés sauvages ou domestiques. Véritable « nettoyeur des montagnes », le gypaète barbu se niche aux limites supérieures de la forêt, à l’abri des intempéries.
D’autres rapaces sillonnent les Pyrénées. Parmi eux, on compte le circaète Jean-Le-Blanc et le vautour fauve. Tout comme le gypaète barbu, le vautour fauve se nourrit d’animaux morts. Il prospecte le terrain en groupe durant de longues heures en se laissant planer au-dessus des montagnes. Le circaète Jean-Le-Blanc, quant à lui, préfère s’alimenter de serpents et de lézards. En chasse, il peut voler sans battre des ailes durant des périodes prolongées, particularité qui permet de le reconnaître facilement. Le Grand Tétras ou le lagopède survolent aussi quotidiennement la chaîne montagneuse pyrénéenne. Ces derniers, moins sensationnels que les rapaces, se nourrissent principalement de végétaux comme les bourgeons, les baies ou les pousses et aiguilles de conifère. Ils sont également insectivores.

Le duvet blanc recouvrant la tête est caractéristique du vautour fauve.
La faune du sommet des Pyrénées
Un peu plus bas, au sommet des montagnes, d’autres espèces sont à découvrir. Le mouflon, ancêtre du mouton domestique, se distingue, pour le mâle, par ses cornes impressionnantes spiralées et recourbées. Cet ovin sauvage au pelage marron se nourrit exclusivement de végétaux tels que les jeunes pousses, les plantes herbacées, les rameaux, les feuilles ou encore les glands. Largement chassé par les loups, le mouflon est un animal craintif et agile. L’isard, proche du mouflon et cousin du chamois, occupe également la zone haute de la montagne. Il se caractérise aussi par ses deux cornes, plus finement recourbées vers l’arrière. Il dispose d’une musculature fine, mais rigoureuse qui lui permet de se déplacer avec grande rapidité en cas de danger.

© krupa-photo.fr
Toujours en dessous, aux aguets de la forêt, se cache encore une multitude d’animaux sauvages à contempler. Le loup, légendaire prédateur, en fait partie. Ce somptueux canidé, longtemps disparu du territoire, reste encore rare à observer. Il se déplace en meute et se distingue, entre autres, par sa grande taille et ses oreilles pointues. Ce mammifère carnassier n’hésite pas à traquer ses proies. Il a la réputation de s’attaquer aux troupeaux, et parfois même, en certaines circonstances, aux êtres humains. Le renard, dont les traces sont plus fréquentes, est quant à lui un chasseur opportuniste. Il se nourrit principalement d’oiseaux et de petits mammifères. Il peut également s’attaquer aux espèces de plus grande taille, mais uniquement quand elles sont déjà affaiblies. Il se distingue facilement par son pelage roux, son museau allongé, sa petite taille et ses oreilles dressées. Il est également possible de croiser sur votre retour l’ours brun. Cet animal physiquement impressionnant peut atteindre les 700 kg et avoisiner 3,5 mètres. Il se montre pourtant généralement craintif et n’attaque l’homme que lorsqu’il se sent en danger. Omnivore, l’ours brun se nourrit principalement de plantes, de baies, de racines, de pousses, de champignons, mais aussi de poissons et de petits mammifères. Il adapte cependant facilement son régime alimentaire aux ressources locales. La zone basse des Pyrénées abrite également d’autres espèces telles que le cerf, le bouquetin, la marmotte ou encore le chevreuil sont faciles à rencontrer au détour d’un chemin.

Le caractère sauvage des loups fait toute leur réputation
Et quelles espèces se cachent sous-terre ?
Les Pyrénées ont également la particularité d’abriter une vie souterraine particulièrement riche. Plusieurs mystérieux êtres vivants de la famille des coléoptères logent au sein même de la terre. Ces insectes à deux ailes, tels que les scarabées, les coccinelles, les lucanes, les hannetons, les chrysomèles ou encore les charançons sont très présents dans la chaîne pyrénéenne. Elles ont d’ailleurs donné lieu en 1948 à l’inauguration du laboratoire souterrain de Moulis, commune des Pyrénées. Ces petites bêtes, souvent décriées par les hommes, font pourtant partie intégrante de la chaîne alimentaire et jouent un rôle majeur au sein de l’écosystème.
Entre redoutables carnivores, timides charognards, paisibles herbivores, impressionnantes rapaces et multiples bestioles, les Pyrénées hébergent une grande variété d’espèces vivantes. S’il est particulièrement intéressant de les découvrir, il est également indispensable de les préserver. Observons-les évoluer dans leur milieu naturel dans le plus grand des respects.

© Jean-Philippe Colin

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