Sélection - 10 artistes peintres des pays de Savoie
La France doit son prestige international à ses paysages, à sa gastronomie, à son histoire, mais aussi bien évidemment à sa culture artistique. Une culture qui s’exprime en abondance au travers de ses artistes originaires de part et d’autres des régions de l’Hexagone. Nous connaissons la Savoie et la Haute Savoie pour leurs montagnes… Pourtant, ces régions maîtresses de notre cher pays tricolore recèle de bien d’autres richesses. L’une d’entre elles? Les artistes et peintres dotés d’une sensibilité et d’un talent dont la région peut-être fier. "Lumière sur notre sélection de 10 des artistes et peintres qui ont fait et font rayonner la Savoie et la Haute Savoie !
Constant Rey-Millet, l’artiste phare
Voici un artiste peintre qui a de quoi rendre fière la région de Haute-Savoie. Considéré comme l’une des personnalités artistiques les plus importantes de Savoie et bien au-delà de ses frontières, Constant Rey-Millet est peintre et écrivain durant la période du XXème siècle.
Né à la Tour-en-Fauciny – désormais La Tour - en 1905, il s’éteindra en 1959 toujours dans sa terre natale. Tout jeune encore, la littérature française le fascine avec Rimbaud ou Baudelaire pour n’en citer que deux.
Il doit le développement naissant de son art grâce à une jolie idée de son père qui lui installe son tout premier atelier d’artiste à côté du jardin et en plein milieu d’arbres fruitiers. Il prend le pinceau et s’inspire de Cézanne, Picasso, Braque, Klee, Gino Severini… et il finira également par peindre des scènes typiques de la vie savoyarde.
Constant Rey-Millet a côtoyé les grands artistes de son siècle que ce soit à Paris, dans sa région chérie ou même dans le midi. Parmi eux nous comptons par exemple Picasso (oui oui), Matisse, Dubuffet, Giacometti, Cingria et bien d’autres...
Pour la petite histoire et afin de réaliser la qualité de l’homme qu’il était: il fut élu maire en 1937 dans son village natal et décide de démissionner en 1940 pour ne pas collaborer avec le gouvernement de Vichy. Au passage, des invités de renoms viendront le visiter comme les Stravinski, Severini, Giono, Cingria… et bien d’autres musiciens, peintres et écrivains.
Jusqu’à la fin de ses jours, Constant Rey-Millet ne cessera d’écrire et de dessiner. Atteint de la maladie de Parkinson, son frère lui tiendra les feuilles et lui tendra des crayons de couleurs pour qu’il puisse s’exprimer jusqu’à son dernier souffle. D’ailleurs Alberto Giacometti ne l’oubliera pas et en bon ami lui rendra visite à la Tour, au cœur de la Haute Savoie.
Le peintre Balthus écrira en 2000 sur lui “qu’il était l’un des êtres les plus passionnants et les plus déchirants qui soient”.
Georges Hermann, l’expérimentaliste
Georges Hermann est peut-être l’artiste savosien le plus surprenant de tous. Né le 26 juin 1923 à La Roche-sur-Foron et décédé à Annecy en 1971, cet homme possédait de nombreuses flèches à son arc: artiste peintre, plasticien et graveur, chimiste (oui oui!) et théoricien de l’art. Intriguant non? Et comment!
Déjà tout jeune, Hermann se passionne pour les expériences et “bricoles” scientifiques. Mais son père a cette jolie intuition de lui apprendre en parallèle la peinture et le dessin. Logique et créativité sont ainsi réunies et deviendront de précieux atouts pour l’artiste en devenir. C’est un fait, Hermann est vraiment talentueux en dessin et avec son père ils se font un plaisir de partager cela ensemble.
Il fera partie de la résistance durant la Seconde Guerre Mondiale et à la suite de cette parenthèse il deviendra le président de Peuple et Culture Haute-Savoie qui est un mouvement d’éducation populaire en 1969. Il sera également un fervent militant pour la développement d’une culture populaire pour tous et non seulement réservés à des privilégiés. Que ce soit pour l’accès à l’art, poésie ou musique. Ainsi se révèle en un homme valeureux. Mais sans oublier ses premiers amours, il se consacre enfin pour de bon à une vie à la double casquette : la science et la peinture.
En tant que directeur du laboratoire de recherche de la Société Industrielle des Coussinets à Annecy, il déposera pas moins de 25 brevets d’invention.
Hermann est un artiste plus que prolifique entre des peintures à l’huile de paysages ou scènes typiques de sa région comme L’homme au moulin à café, des gravures sur bois, des dessins, des sculptures et plus tard des oeuvres expérimentales où il associe la science et l’art.
Il n’y a pas de limite à la création et à l’imagination pour cet artiste qui en vient même à peindre une fresque énorme de trente mètres carrés pour la cantine de l’Usine Gilette basée à Annecy.
Devant présenter une rétrospective à l’ARC, il décède subitement laissant derrière lui un patrimoine monumental de création, de convictions, d’imagination et d’authenticité comme il a été rare de voir...
François Charles Cachoud, le peintre connecté à la Nature
Né à Chambéry en 1866 et décédé en pleine seconde guerre mondiale à Saint-Alban-de-Montbel, François Charles Cachoud à la Savoie dans le coeur. Elève à l’Ecole de Peinture de Chambéry, aux Ponts et Chaussées et à l’Ecole des Beaux-Arts à Paris, le chemin de l’artiste se trace bellement. Il se forme même auprès de Gustave Moreau, artiste renommée de l’époque. François Charles Cachoud doit sa célébrité à ses paysages aux effets clairs-obscurs.
C’est ainsi qu’il enchaîne les prix comme celui de la fondation Troyon, la mention honorable au Salon des artistes français avec Une matinée de septembre au lac d’Aiguebelette, le prix de l’Académie de Savoie, prix de la fondation Guy, médaille de bronze en 1900 et médaille d’or en 1937 pour Eclaircie, nuit de lune à l’Exposition universelle de Paris, chevalier de la Légion d’Honneur…
Il gagnera le coeur des critiques et l’achat officiel de certaines de ses oeuvres par plusieurs musées.
Son implication dans la région Savoie s’exprime à travers ses oeuvres comme Soleil couchant à Vanves exposé depuis au musée de Chambéry. Son lieu d’inspiration intime est sa maison de campagne Le Grillon à Saint-Alban-de-Montbel où il sera non loin inhumé.
Laurent Baud, le peintre connecté au ciel
Laurent Baud a marqué la région de son empreinte artistique. Laurent Baud est né à Morzine en Haute-Savoie au coeur d’un environnement familiale qui influencera énormément son parcours artistique. Éduqué dans une famille d'ébénistes, Laurent Baud grandit auprès de son père Jean-François Baud, lui-même artiste mais dans une autre discipline: la sculpture. Ses lieux d’expressions? Les églises. Le parcours futur du jeune Laurent se trace encore plus lorsque son frère Antoine lui donne ses premiers cours de dessins à Chambéry.
Laurent Baud se jette dans le bain en suivant à Turin en Italie des cours de peinture à l’Academia Albertina. Résultat des courses ? Laurent Baud rafle deux médailles pour son oeuvre remis en personne par le roi Charles-Albert de Sardaigne ! Sa carrière de peintre prendra enfin forme avec comme domaine de prédilection les monuments sacrés. Parmi ces travaux les plus renommés, il est chargé de la décoration de la cathédrale de Saluce en Italie et de la chapelle des Capucins du couvent de Saint-Jean.
Attaché à ses racines savoyardes, il entreprend en 1857 dans son lieu natal l’originale idée d’un trompe-oeil dans l’église de Lugrin, ainsi que dans celle de Sainte Agathe de Rumilly en 1863.
Robert Di Credico, le peintre showman
La Savoie possède son compte d’artistes audacieux et originaux. Parmi eux? Robert Di Credico qui un artiste peintre figuratif né en 1957.
C’est dans son atelier à Aix-Les-Bain qu’il développe tout son talent et sa créativité. Ses thèmes de prédilection sont la musique, l’Espagne, les échecs … Il est internationalement connu et reconnu. Di Credico est l’un des artistes phares contemporains de Savoie.
Robert Di Credico fait partie de ces artistes qui aiment autant créer dans leur atelier qu'en temps réel face à un public. Véritable maître du happening, c’est sur de grandes toiles qu’il excelle dans cette discipline interactive. Découvrez l'une de ces prestations :
En guise de référence, nous pouvons prendre l’oeuvre qu’il créa lors du 50ème anniversaire de l’ONU de Genève devant pas moins de 22 000 personnes! Il performe aujourd’hui à travers les quatre coins du globe comme Istanbul, New-York, Tokyo...
Prosper Dunant, la Haute Savoie à la vie à la mortProsper Dunant aura pour fil conducteur central la thématique suivante: les pays de Savoie, sa région natale dans lequel il né en 1790 à Lathuile et s’éteindra en 1878 à Annecy à 87 ans.
Aquarelliste français, la peinture de paysage est son domaine de prédilection. Il fut tout bonnement un pionnier dans la peinture des lieux pittoresques du lac. Elève dans un premier temps de Pierre-Emmanuel Moreau, il est admis aux Beaux-arts de 1812 à 1816. Prosper Dunant sera soutenu par deux peintres d’une grande renommée dans la peinture des paysages français, Jean-Joseph-Xavier Bidauld et Eleonor Mérimée. Dunant affectionne les “courses de paysages” tout autour d’Annecy et aime les partager quelques fois avec d’autres artistes comme Adam-Wolfgan Töpffer. Il affectionne également partir en périple au coeur des vallées de Savoie.
Mais Dunant ne s’arrête pas là. Il s’évertue à dessiner et peindre les lieux les plus marquants qu’il a découvert et aimé. Il réalise plusieurs séries d’aquarelles en prenant pour modèles des dessins antérieurs d’Annecy et ses alentours, ainsi que les châteaux de Savoie et de Grenoble. Les centaines de dessins et tableaux retrouvés dans son atelier suite à son décès témoignent de son amour pour les paysages et la région savoyarde qui a bercé son art toute sa vie.
Jacques Guille, le sacré avant tout
Peintre savoyard dans le sang, Jacques Guille est né en 1814 à Saint-Jean-de-Maurienne et décédé à Chambéry en 1873.
Issu de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Turin comme son confrère Laurent Baud, il trouve rapidement ce qui le fait vibrer suite à son admiration pour Ingres et dédie son talent à la peinture religieuse.
Ses sujets de prédilection : la représentation de Saints et l’ornement des églises. Il doit sa renommée en particulier pour une oeuvre de taille monumentale qui se trouve dans la cathédrale Saint-pierre de Moûtiers : Le Pain de Mai, scène classique d’un évêque distribuant du pain aux personnes nécessiteuses.
Nous retrouvons grand nombre de ses travaux artistiques à la cathédrale Saint-François-de-Sales à Chambéry ou à l’église d’Orelle en Maurienne. Amoureux de sa discipline, il optera ensuite pour l’enseignement et la transmission de sa passion au collège de Chambéry.
Lucien Poignant, un artiste parti trop vite
Né à Chambéry en 1905, Lucien Poignant vibrera toujours en particulier pour la peinture de montagne. Sa technique fétiche est la peinture au couteau que lui a enseigné Joseph-Victor Communal.
Avec le soutien de son frère, il expose à 19 ans ses toutes premières toiles à Saint-Etienne qui sont accueillies avec succès par le public. C’est alors le début d’une belle aventure avec de nombreuses autres villes française comme Lyon, Lille, Paris, Reims, Strasbourg, Rouen, Nancy ou encore Marseille ! Mais le jeune Lucien voit plus grand et expose même à Sydney, Londres, Bruxelles et en Suisse.
Il se fait également une place dans les comités artistiques en devenant membre de l’Union artistique de Chambéry puis ensuite de la Société des Beaux Arts de Chambéry et prend le statut sociétaire des artistes français grâce à son tableau Le Lac de Montriond.
Ses lieux de prédilection de peinture sont particulièrement les sommets de la Maurienne et du Dauphiné, ainsi que les massifs de Pralognan et de Chamonix.
Après 17 ans de carrière, le peintre Lucien Poignant décède et laisse derrière pas moins de 2500 toiles à son actif. Déjà deux expositions rétrospectives de son colossale travail ont eu lieu à Aix-Les-Bains en 1995 et à Chambéry en 2005.
André Poirson, l’autodidacte
André Poirson est né à Moriville dans les Vosges en 1920 et vit jusqu’en 2003. Il passera sa vie non loin du lac d’Annecy.
André Poirson apprend par lui-même la peinture et la sculpture et finit par exposer non seulement en France mais également lors de Salons Internationaux, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis. Il puise son inspiration dans les lacs et paysages qui l’entourent mais aussi dans les récits bibliques pour lesquels il a un véritable attachement.
Parmi ses réalisations les plus importantes, il y a celle de la décoration de la Chapelle d’Amphion-Les-Bains. Aussi, il sera récompensé à plusieurs reprises entre diplôme d’honneur et médailles.
Les Wibault, père et fils
Drôle d’histoire que ce duo générationnel. Et nous nous sommes dits que terminer sur une touche familiale n’était pas une si mauvaise idée. La Savoie regorge de surprises et Marcel et Lionel Wibault en font intégralement partis.
Honneur au doyen: Marcel Wibault
Né en 1904 dans la ville de Besançon et décédé à l’âge de 94 ans à Chamonix. Il doit sa renommée à ses peintures qui sont une ode aux montagnes célèbres de France. Parmi elles, celles de Chamonix bien-sûr, du Mont-Blanc, des Alpes ...
Mais avant de trouver sa voie de prédilection en tant que peintre c’est dans un contexte original que Marcel Wilbaut se familiarise avec l’art : il produit des esquisses de soldats du régiment d’infanterie de Besançon. La brèche est ouverte et il décide alors de s’inscrire aux Beaux-Arts.
Ce n’est que quelques années plus tard, lorsqu’il devient membre du Club alpin Français que les premiers contours de son véritable style artistique se dessinent… Verront alors le jour Plan de la Cry ou La chaîne du Mont-Blanc à titre d’exemple.
C’est d’ailleurs en Haute-Savoie à Chamonix-Mont-Blanc qu’il décide de s’installer… et quelle bonne idée!
Il vit de son art toute sa vie et transmet sa passion à son fils Lionel Wibault.
Lumière sur Lionel Wibault
Né au coeur des montagnes en 1947, Lionel a pris le relais de son père Marcel puisque c’est pour les paysages de montagnes de France et de Suède dont est originaire sa femme, les scènes d’alpinismes et les portraits qu’il va sublimer son art en tant que peintre. Avant de devenir peintre, il pratique sur les pistes en tant que Guide et connaît alors les montagnes comme personne.
Bien que son père fut son maître en peinture, il n’a pas pour autant un style qui lui est similaire. Il anime ses tableaux en donnant du mouvement à ses tableaux. Sa famille à lui c’est le mouvement impressionniste.
Parmi ses tableaux connus nous retrouvons Le tour de rôle ou encore Séance de comité à la Compagnie des Guides de Chamonix, Portrait de Marcel Wibault...
Le père et le fils seront présentés dans un téléfilm de 26 minutes “Les Arêtes de lumière” sur France 3.
Source et crédits : fr.wikipedia.org/ // galeriesr.blogspot.fr // fr.wikipedia.org // fr.wikipedia.org // croiseedarchi.fr // www.di-credico.com // www.sav.org // musee-moutiers.com // poignant.lucien.free.fr // www.choisir-savoie.com // www.wilbaut.fr