Après avoir vu les origines du projet Salomon ME:sh, allons à présent dans le concret. En quoi ME:sh est une révolution dans le monde de la chaussure aujourd’hui ? Pourquoi ce projet est-il en rupture avec les procédures traditionnelles de fabrication ? Poursuivons notre entrevue avec Jean-Yves Couput, directeur du projet Salomon ME:sh.
Du Made in China au Made in local
Depuis des années et encore aujourd’hui, la plupart des grandes marques de sport fabriquent leurs produits en Asie, en Chine surtout, et historiquement pour une main d’œuvre bon marché. Ce dernier point est en passe de changer avec la mutation économique de la Chine, figurant désormais parmi les plus grosses puissances mondiales.
Salomon a anticipé ce phénomène avec le projet Salomon ME:sh où l’objectif est clairement de rapprocher le lieu de production du consommateur pour ne plus être dépendant des évolutions socio-économiques et pour répondre de manière personnalisée aux besoins du consommateur.

Kilian Jornet a été l'un des premiers à avoir couru avec la chaussure ME:sh un concept unique
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L’humain au cœur même du projet
Pour changer ce modèle économique, de nombreux outils industriels ont été développés, notamment l’utilisation de robots et de nouvelles machines pour permettre l’automatisation de certaines tâches.
« Sur une chaîne de fabrication traditionnelle il y a environ entre 130 et 150 personnes impliquées dans la production d’une chaussure. Avec le projet Salomon ME:sh on a réussi à réduire à 2 personnes ! Mais surtout on est assez fier de pouvoir dire qu’on a inventé un nouveau métier : le métier de cordonnier de la chaussure de sport », se réjouit Jean-Yves Couput.
ME:sh est en effet l’association savante de l’expertise humaine pour des actions non-répétitives et de robots pour des tâches qui demandent une reproductibilité précise ou sans valeur ajoutée. Les « cordonniers de la chaussure sportive » sont donc des personnes formées spécialement pour la fabrication des chaussures ME:sh. Un savoir-faire unique que les machines ne peuvent pas remplacer !

Un nouveau métier pour ME:sh : le métier de cordonnier de la chaussure de sport
La France choisie comme pays pilote
Loin de parler du Made in France, si la France a été choisi comme pays pour le lancement de ME:sh, c’est avant tout pour « être agile et rapide sur les changements du projet et à moins de 24h d’une intervention physique. » En effet, le développement du projet s’est fait dans les locaux de l’ADC (Annecy Design Center), le centre de recherche et développement de la marque Salomon à Annecy.
Lancé en juin 2017, le projet ME:sh Salomon s’appuie aujourd’hui sur 9 magasins partenaires (huit en France et un en Belgique) et 3 magasins de la marque à Paris, Chamonix et bientôt Toulouse. Les revendeurs peuvent présenter le concept ME:sh puis faire la configuration de la chaussure sur tablette et passer la commande ensuite à l’ADC. On n’est pas encore au stade de repartir avec sa chaussure personnalisée mais Salomon promet une livraison en 3 semaines, bien loin des 6 mois de délais pour du Made in Asie… « Notre délai de production pourrait être de 3 jours mais pour des raisons évidentes de capacité de production, nous nous engageons à 3 semaines quitte à livrer le client en seulement 2 semaines », termine Jean-Yves Couput.

ME:sh s’appuie aujourd’hui sur 9 magasins partenaires
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