Après la consultation publique, vient la décision préfectorale.
Le préfet de Haute-Savoie a pris la semaine dernière un arrêté qui acte le futur plan de lutte contre l'épizootie de brucellose, pour la période 2022-2030.
Ce plan prévoit l'abattage, dès cette année, de jusqu'à 170 bouquetins non marqués et non testés, dans l'optique de constituer un noyau sain. Les jeunes femmes seront prioritairement ciblées.
De plus, en 2022, au moins 30 bêtes seront capturées et testées. Les malades seront immédiatement euthanasiées. Ce résultats permettront aux services vétérinaires d'établir un taux de prévalence dans la maladie dans le massif. Si celui-ci est jugé trop important, des bêtes supplémentaires, déjà marquées seront abattues.
D'avantage d'abattages, dans la limite de 20 par an, sont prévus pour les années suivantes.
Toutes ces opérations seront menées par les agents de l'Office nationale de la biodiversité, "avec l'appui éventuel de lieutenants de louveterie et de chasseurs", précise l'arrêté. Elles commenceront au printemps.
Cet arrêté a fait réagir, en mal comme en bien. La FDSEA et les Jeunes agriculteurs ont salué un plan qui va dans le bon sens. Eux en effet y voient les moyens d'éviter une nouvelle contamination d'un troupeau domestique, comme ce qui s'est passé fin 2021 à Saint-Laurent. L'intégralité des 240 vaches et veaux d'un troupeau avaient été abattus, alors qu'une seule bête avait été testée positive.
De son côté, France nature environnement dénonce un plan d'une violence inutile, et notamment "l'abattage sans contrôle sanitaire préalable de quasiment tous les bouquetins non marqués du massif du Bargy".
L'association rappelle que cette stratégie, en vigueur depuis 2013, "a montré son inefficacité".
De plus, "le taux d’infection à la brucellose des bouquetins du Bargy, divisé par 10 en 5 ans, est estimé à 4%. Il est proche du niveau d'extinction naturelle". FNE demande, à la place, "une solide campagne de captures-contrôles, avec euthanasie des seuls animaux séropositifs".
Pour étayer ses arguments, France nature environnement s'appuie sur les résultats de la consultation publique, qui s'est déroulée pendant un mois, en février et mars.
Ces résultats sont sans équivoque : 84% des avis (1 947 contributions) ont donné un avis défavorable à ce plan de lutte contre la brucellose. Les participants à cette consultation dénoncent eux aussi l'abattage sans test de plusieurs dizaines de bouquetins, alors que le taux de positivité reste faible.