Le manque ou le surplus d’eau, couplé à un hiver trop doux, favorisent la reproduction de l’insecte.
C’est un parasite naturel qui provoque de plus en plus de ravages dans nos forêts et notamment sur les résineux : le scolyte, petit coléoptère qui mesure en moyenne 1 à 2 millimètres. Les femelles creusent des galeries maternelles entre l’écorce et le bois de l’arbre pour y pondre les œufs, ce qui empêche la montée de sève de l’arbre qui s’étouffe et meurt en 8 semaines. Les épicéas en bonne santé peuvent se défendre, notamment en émettant de la résine, afin d'essayer de bloquer dans une certaine mesure les insectes. Mais leur impact reste très fort et visible.

Et la météo de ces derniers mois n’arrange pas les choses, à commencer par le surplus de pluie et le manque de froid de cet hiver comme l’explique Nicolas Anfray, technicien forestier Arve-Giffre au Centre national de la Propriété Forestière (CNPF).
ITC Nicolas ANFRAY 1-Scolytes printemps 2024 (30’s)Le scolyte était déjà présent naturellement dans nos forêts mais son impact est donc décuplé par le dérèglement climatique précise Nicolas Anfray.
ITC Nicolas ANFRAY 4-Scolytes printemps 2024 (39’s)L’insecte, qui faisait avant une ou deux générations par an en moyenne, peut maintenant en faire trois ou quatre. Et au-delà du danger pour les arbres et donc plus largement nos forêts, l’impact des scolytes a de multiples conséquences.
ITC Nicolas ANFRAY 3-Scolytes printemps 2024 (34’s)Plusieurs massifs de Haute-Savoie tel que le Semnoz au-dessus d’Annecy font l’objet d’un plan d’action global pour lutter contre les scolytes, avec des coupes franches massives qui dénaturent le paysage.
Mais les interventions en forêt sont d’autant plus difficiles que le morcellement des terrains est très important, et certains propriétaires privés n’ont même pas connaissance de l’emplacement précis de leur parcelle.
Fort heureusement, le scolyte ne s’attaque pas aux feuillus comme le chêne ou le hêtre, des arbres dont sont aussi pourvues nos forêts des pays de Savoie.