Thyez : pas de nouveau patron pour Frank et Pignard

Publié par La Rédaction Radio Mont Blanc - -

Au moins 237 salariés vont être licenciés chez le décolleteur de Thyez.

La décision du Tribunal de Grenoble est tombée telle une sentence irrévocable ce vendredi 31 juillet, pour les salariés du décolleteur de la vallée de l’Arve.

L’usineur de composants automobile basé à Thyez, qui était l’une des plus importantes entreprises de décolletage dans les années 1990, était de nouveau placé en redressement judiciaire le 2 juin dernier par le Tribunal de Grenoble, à la suite d’une crise profonde dans le secteur, et de la crise sanitaire.

Deux repreneurs avaient présenté leurs dossiers pour le rachat de Frank et Pignard : le précédent gérant, (depuis 2018, l’entreprise est la propriété de la holding "Bionnassay M&P Technology" détenu par une alliance entre Alpen Tech-Kartesis, Crédit Agricole et Akwel (équipementier automobile), et un autre industriel fraîchement installé en vallée de l’Arve, prêt à récupérer l’entreprise et sauvegarder un maximum de postes.

C’est le précédent propriétaire qui a obtenu l’autorisation pour racheter sa propre entreprise. A l’annonce de la décision vendredi Gyslaine Garde, 30 ans de boîte, accusait le coup.

ITC Gyslaine GARDE 1 - Franck et Pignard

Cela signifie qu’au moins 237 salariés vont être licenciés chez le décolleteur de Thyez. Christophe Talandier, ouvrier, Gyslaine Garde, opératrice, et Hamdi Rafik, délégué syndical CGT ne comprennent pas le choix de la justice.

ITC Micrott 2 - Franck et Pignard

Selon Patrice Chevrier, délégué syndical SUD-Solidaire, et Hamdi Rafik, délégué syndical CGT et secrétaire du CSE (Conseil Social et Economique), la justice a fait croire à un nouveau repreneur mais en fait, l’affaire était déjà jouée d’avance.

ITC Micrott 3 - Franck et Pignard

Les 3 quarts des salariés conservés sont des responsables.

La direction licencie notamment la main d’œuvre, (agents de fabrication, contrôleuses visuelles, etc.) et les syndicats ne comprennent pas pourquoi les salariés les moins payés ne sont pas gardés, au profit de cadres qui touchent parfois plus du double de leur salaire.

A partir du 11 août, les 237 licenciés recevront un courrier pour venir signer leur solde tout compte.

Joint par téléphone vendredi par la rédaction de Radio Mont Blanc, l’actuel patron de Frank et Pignard n’a pas souhaité s’exprimer.

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