C'est une décision historique dans le massif du Mont-Blanc.
Une décision qui a en fait déjà été validée depuis le mois de novembre 2022, par la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM) et Antoine Rattin, le gardien coordonnateur des refuges de la voie normale du Mont-Blanc, à savoir le Goûter, la Tête Rousse et le Nid d’aigle.
Contacté par la rédaction de Radio Mont-Blanc, Antoine Rattin confirme la nécessité d’anticiper une pareille organisation d’une saison à l’autre, et le besoin de s’organiser face à l’évolution climatique, tout en prenant en compte le nombre de demandes d’ascensionnistes désireux de gravir le Mont-Blanc, notamment durant les mois de l’été où la fréquentation connaît son pic annuel.
Ouverture les 15 et 16 mai, en fonction de la météo
La piste d’une ouverture anticipée des refuges de la voie normale pour la prochaine saison estivale est donc envisagée, avec une date actée au 15 mai 2023 pour Tête Rousse, et dès le lendemain le 16 mai 2023 pour le Goûter. Il s’agirait alors d'une ouverture historique, aussi tôt dans la saison.
Le gardien coordonnateur précise toutefois que les conditions climatiques et la météo détermineront le maintien, ou non, de ces dates d’ouvertures, en temps voulu.
« En cas de fortes chutes de neige en mai, nous ne serons pas en mesure d’effectuer les ravitaillements nécessaires et d’ouvrir dès la mi-mai » précise Antoine Rattin.
Compte tenu du faible enneigement actuel et des conditions anticycloniques, il y a de quoi s’interroger. En tout cas la stratégie d’un glissement progressif du début de la saison estivale en altitude est déjà entamée.
Et le Tramway du Mont-blanc dans tout ça ?
Cette avancée du calendrier d’ouverture des refuges ne devrait pas changer grand-chose pour le tramway du Mont-Blanc qui permet d’accéder à la gare d’arrivée du Nid d’Aigle, et ainsi gagner de précieux kilomètres dans l’ascension.
Comme l’explique la Compagnie du Mont-Blanc, qui exploite le Tramway du Mont-Blanc, au mois de mai il reste encore trop de neige sur les voies situées en altitude, avec parfois 7 ou 8 mètres de congères à déneiger. Une reprise de la circulation du train à crémaillère le plus haut de France, avant le mois de juin, semble donc, pour l’heure, impossible.
Seuls les ascensionnistes les plus motivés, et expérimentés, pourraient donc envisager l’ascension du Mont-Blanc, depuis le bas.