Alors que le gouvernement envisage de prolonger le pass sanitaire jusqu'à l'été, des élus de Haute-Savoie réclament l'inverse.
125 sénateurs, conseillers régionaux, maires et conseillers municipaux ont signé une tribune publiée ce mardi
sur le site Figaro Vox dans laquelle ils demandent l'abandon du pass sanitaire, au nom du vivre ensemble.
Un pass qui aggrave la fracture sociale
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Chaque jour, dans nos communes de Haute-Savoie, qu'elles soient grandes ou petites, rurales ou urbaines, nous constatons peu à peu la division s'immiscer. Nous voyons les couples que nous avons unis se déchirer. Nous assistons à l'éclatement d'associations centenaires. Aux refus gênés d'accueillir des clients par des restaurateurs déjà au bord de la rupture financière" expliquent-ils dans leur tribune.
Ils pointent du doigt "
une discorde qui s'accentue" : "
Les pro et anti, que ce soit sur le sujet du passe ou du vaccin, se retrouvent subitement en opposition, là où ils vivaient paisiblement en harmonie."
Les signataires, parmi lesquels figurent les sénateurs Loïc Hervé, Sylviane Noël et Cyril Pellevat, et les maires de Marnaz, du Reposoir, de Saint-Julien-en-Genevois, de Viuz-en-Sallaz ou encore de Copponex, dénoncent également une "politique s'immiscer là où elle n'avait pas sa place jusqu'alors".
Le reflet d'une crise de la gouvernance
Les signataires précisent qu'ils ne minimisent pas l'ampleur de la pandémie : "
Plus que personne, nous connaissons les effets terribles et dévastateurs de la Covid-19. C'est nous qui avons scellé par des cachets de cire rouge les cercueils des premières victimes de la pandémie. Certains d'entre nous ont même approvisionné les professionnels de santé. Depuis le début de la crise, nous sommes sur le front, sans angélisme ni utopie. Nous connaissons le prix humain et économique de cette pandémie."
Ils mettent également en avant la défense de celles et ceux chargés de contrôler les pass sanitaires, dont ce n'est pas le métier.
Enfin, ils dénoncent la suspension des soignants, ce qui aggrave la pénurie de main d'œuvre dans les établissements de santé.
Les signataires estiment que l'immunité vaccinale collective est atteinte, et "qu'il est temps de mettre en cohérence le dispositif et les propos passés du Président de la République".