Radio Mont Blanc a assisté à l'avant-première du film "Donne-Moi des Ailes" de Nicolas Vanier au Ciné Mont-Blanc de Sallanches.
« Donne-moi des ailes » de Nicolas Vanier, l’itinéraire bis de l’espoir
Nicolas Vanier signe un film puissant avec des images extraordinaires, un conte engagé, pétri de tendresse et d’espoir.
Un scientifique rêveur se lance dans un projet un peu fou :
sauver une espèce d’oiseaux migrateurs menacés d’extinction. Guidé par son intelligence, la passion et l’espoir, il brave les interdictions et ignore tous ceux qui tenteraient de le faire renoncer. Son fils, un adolescent, est embarqué dans son aventure. D’abord contraint et forcé, il a du mal à quitter son monde peuplé d’écrans et de virtuel, mais le contact avec la nature et les oiseaux aura raison de ses réticences premières.
L’aventurier réalisateur s’est inspiré de l’histoire vraie d’un homme, Christian Moullec qui, il y a vingt ans, a tout mis en œuvre pour
guider des oies naines avec son ULM sur un nouveau
parcours migratoire entre la Laponie et un site refuge en Camargue. L’itinéraire est minutieusement préparé afin d’éviter les pièges fatals engendrés par les activités humaines sur les voies migratoires : pollution lumineuse, aéroports, chasse aux insectes qui sont la source vitale de nourriture pour ces oiseaux, notamment. Mais afin de guider les oiseaux sans pour autant les domestiquer, il faut jouer sur le levier de l’imprégnation. Les oies naines reconnaissent en effet comme parents les premiers êtres qu’ils voient à l’éclosion, Christian Moullec compte alors habituer les oisillons à lui et au son produit par l’ULM qu’il utilisera pour guider le groupe sur le nouvel itinéraire.
Nicolas Vanier, à son tour, s’est lancé dans cette aventure, entrainant les acteurs dans son sillage,
Jean-Paul Rouve,
Mélanie Doutey, notamment, puis le jeune
Louis Vazquez interprétant le fils. Comme le réalisateur souhaitait tourner des images réelles, l’équipe du film a vraiment vécu l’aventure, de l’éclosion, de l’imprégnation, puis du
voyage initiatique avec les oies sur un parcours migratoire
entre la Norvège et le sud de la France.
« Un film qui avait pour patron les oiseaux et la nature », affirme Nicolas Vanier, car contrairement aux tournages de films de fiction, il s’agissait de
respecter l’évolution des oies, de l’éclosion à maturité, un tournage chronologique fut alors imposé. Aussi, les conditions météorologiques capricieuses ont rendu complexe le tournage des images en vol. Mais, hors de question pour Nicolas Vanier de se servir d’images de synthèses.
Les acteurs ont donc eux aussi vécu réellement cette aventure, et Louis a appris à piloter et à voler avec les oies. Une expérience inoubliable sans aucun doute.
Le film offre des images aussi émouvantes que spectaculaires. Techniquement, le film est un véritable défi, voler avec des oies est une chose, les filmer en vol sans les déranger en est une autre. Nicolas Vanier raconte une anecdote à ce sujet : « pour ces scènes de vol, il y avait une caméra embarquée sur l’ULM du guide, un autre ULM équipé seulement pour filmer puis un drone. Or, lorsque les oies ont perçu le drone auquel elles n’avaient pas été habituées, elles ont plongé, le prenant pour un rapace ».
Tourner des images tout en respectant le vol des oies relève d’une prouesse.
Un tiers de la population des oiseaux sauvages a déjà disparu du ciel européen, et les prévisions sont alarmantes. « Il est temps d’agir, de réagir, ce film est un message qui montre un homme capable d’utiliser son intelligence au service de la nature », voici comment Nicolas Vanier présente spontanément son film.
« Donne-moi des ailes, voilà l’invitation lancée à suivre un nouvel itinéraire tout à fait possible dans nos propres comportements. »
Delphine Chatrian
Nous avons rencontré le réalisateur au
Ciné Mont Blanc de Sallanches pour l'avant première :
Il nous explique ce qui l'à attiré dans le combat de cet ornithologue.
(Partie 1)
Ce qu'il attend de son film
(Partie 2)
Qu'est devenu Christian Moullec
(Partie 3)
Les conditions de tournage
(partie 4)
La réaction de Christian Moullec après avoir vu le film
(Partie 5)
Le mot de la fin
(partie 6)
Jessica a eu le privilège de voler auprès des oiseaux :