Du
8 au 19 mai, Radio Mont-Blanc et le Cinéma Mont-Blanc à Sallanches vous déroulent le
Tapis Rouge à l'occasion du
Festival de Cannes et vous proposent "
L'instant Ciné"!
Cette chronique va tout vous
dévoiler sur
l'Histoire du Cinéma et du Festival, les chiffres clés du 7ème art, la
sélection Cannoise, le
Jury...
Aujourd'hui nous parlons de
Cannes, en particulier ses scandales :
mp3Tristan - La
controverse, c'est une
composante essentielle du festival. Louis, quels sont
les grands scandales de Cannes ?
Louis - Le
prestige mondial dont jouit
Cannes aujourd'hui fait qu’un évènement mineur peut parfois prendre une résonnance majeure. On peut distinguer quatre types de
scandales :
les scandales politiques, esthétiques, religieux et moraux.
Tristan - Le
Festival dans ses jeunes années a été confronté à des
problèmes politiques...
Louis - Tout à fait, avec par exemple
Nuit et Brouillard d’Alain Resnais en 1955 qui a été a été retiré de la compétition pour
éviter un incident diplomatique avec l’Allemagne. Plus récemment, en 2010,
Hors-la-loi de Rachid Bouchareb sur l’histoire franco-algérienne avait agité la rue au-delà du
Festival à un moment.
Le cinéma est parfois le reflet des contradictions dans les sociétés.Tristan - l’Eglise a aussi tenté de
censurer des films ?
Louis - Effectivement, dans les années 60, le Vatican a été très virulent contre
La Dolce Vita de Fellini, qui venait d’obtenir la
Palme d’Or. Les catholiques étaient menacés d'excommunication s'ils voyaient le
film.
Tristan - Et pourquoi certains
films ont choqué le public ?
Louis - Il s’agit ici de
films qui ont
scandalisé la bonne conscience, la morale. Souvenez-vous de
La Grande Bouffe de Marco Ferreri. Ingrid Bergman, alors présidente du jury, juge le film comme « le plus sordide et plus vulgaire » du
Festival. Il faut rappeler qu’il montre dans un huis clos quatre hommes jouissant de tous les plaisirs, qui se font (littéralement) crever la panse à n’en plus finir et ne semblent plus savoir où donner de la tête pour assouvir leurs pulsions. Ferreri cherche à épingler avec férocité
les travers de la bourgeoisie. Plus récemment,
Lars Von Trier a choqué la Croisette avec son film Antichrist et ses scènes crues. Mais deux ans plus tard, en conférence de presse pour le film
Melancholia, il affirme comprendre Hitler et son goût pour l’esthétique nazie. Le lendemain, il est
déclaré persona non grata, situation inédite au Festival.
Tristan - C’est à se demander s’il ne faudrait pas créer un
prix du Scandale !
Louis - C'est une très bonne idée !