Ecoutez le podcast de la rédaction/uploads/Podcast Audrey - Funiflaine.mp3Relier la vallée de l’Arve au domaine du Grand Massif en 19 minutes, au lieu de 45 actuellement par la route : c’est la promesse du Funiflaine.
Ce projet d’ascenseur valléen est dans les cartons depuis plusieurs années, et il vient enfin de rentrer dans sa phase concrète : le tracé a été arrêté, et d’ici 2020, un concessionnaire sera choisi.
Un projet à 76 millions d’euros
C’est de Bellegarde, à Magland, que partira le futur Funiflaine, pour arriver, 5,5 kilomètres plus loin à Flaine, via un arrêt par le col de Pierre Carrée. «
C’est le tracé historique, celui du téléphérique qui a permis de construire la station, à l’époque où il n’y avait pas de route, explique le député de la vallée de l’Arve, Martial Saddier.
Ce tracé est le plus direct, celui qui a le plus de bon sens. »
L’équipement, composé de 40 cabines de 35 personnes chacune, permettra de transporter jusqu’à 5 000 personnes par heure.
Le chantier est colossal : il devrait débuter en 2021 et durer près de deux ans. Un délai nécessaire pour construire la remontée mécanique, ainsi que tous les équipements annexes : les parkings, et les gares de départ, d’arrivée et intermédiaire.
Au total, ce projet est chiffré à 76 millions d’euros hors taxes. Cette somme sera assurée par tous les partenaires du projet : le département de Haute-Savoie (25 millions d’euros), la région Auvergne-Rhône-Alpes (20 millions), l’Union européenne (4 millions), la communauté de communes (4 millions), l’État (4 millions) et les communes de Magland et Arâches-la-Frasse (1,5 million chacune). Les 16 millions d’euros manquant seront à la charge du futur exploitant.
Un atout touristique évident
Si le projet du Funiflaine a autant de soutien politique, c’est qu’il représentera un atout touristique indéniable pour la région.
« Grâce à l’arrêt au col de Pierre Carrée, c’est tout le domaine de Grand Massif qui sera irrigué » - Marc Iochum, le maire d’Arâches-la-Frasse.
La gare de départ sera située à 1,2 kilomètre de la gare SNCF de Magland. Les touristes pourront venir directement en train. En plus de leur faire gagner du temps (25 minutes minimum, beaucoup plus quand il y a des bouchons), la remontée mécanique devrait leur épargner du stress.
Marc Iochum, le maire d’Arâches-la-Frasse, parle d’une plus-value qui permettra de développer le tourisme sur sa commune.
ITA Marc Iochum 3 – Funiflaine bilan concertation (37’’)Même du côté de Magland, qui pourtant ne sera qu’un lieu de passage, on entrevoit les opportunités que l’arrivée du Funiflaine permettra de créer.
Jean-Luc Perret, l’adjoint au maire, imagine pour sa commune un parc de loisirs, voire un centre culturel.
ITA Jean-Luc Perret 1 – Funiflaine bilan concertation (34’’)Autre atout de ce Funiflaine : en enlevant les voitures des routes, il permettra, indirectement, de réduire la pollution de l’air, importante pendant la saison des sports d’hiver.
Les skieurs ne seront pas les seuls utilisateurs
Le futur équipement ne servira pas qu’à des fins touristiques. Les porteurs du projet entrevoient d’autres utilisations au quotidien.
La plus importante est celle qu’en feront les services de secours – les pompiers et le SAMU. Grâce au Funiflaine, ils pourront transporter les blessés vers l’hôpital de Sallanches beaucoup plus rapidement.
Ce que salue Christian Monteil, le président du conseil départemental de Haute-Savoie.
/uploads/drive/ITA Christian Monteil 5 - Funiflaine bilan concertation.mp3Le gain de temps sera également réel pour les habitants de Flaine et les hommes du 27e Bataillon de chasseurs alpins qui voudront rejoindre la vallée.
Enfin, le Funiflaine permettra de réduire le nombre de camions sur la route : les commerçants pourront l’utiliser pour se faire livrer leurs marchandises, et les déchets produits seront redescendus par les bennes.
Un projet qui divise
Mais malgré ces nombreux atouts avancés par les partenaires politiques, le Funiflaine rencontre l’opposition d’une partie de la population.
« La nationale est déjà engorgée, avec le Funiflaine, ce sera pire » - un habitant de Magland
Une concertation publique s’est tenue entre le 24 janvier et le 8 mars 2019 : trois réunions publiques et deux ateliers thématiques ont été organisés, et une
plateforme internet dédiée a été mise en place.
Sur les centaines de contributions recensées, un tiers émettait un avis défavorable.
Les critiques ont également été nombreuses parmi ceux qui soutiennent le projet.
Certains regrettent que la gare intermédiaire ne soit pas placée aux Carroz, excluant, de fait tous les habitants des Carroz et d’Arâches-la-Frasse de cette solution de transport en commun.
D’autres se demandent pourquoi la gare de départ sera aménagée si loin du centre-ville de Magland, et de sa gare SNCF (1,2 kilomètre) : cela n’incitera pas les vacanciers à venir en train, et engendrera une augmentation du trafic routier.
Des craintes que relaie Jean-Luc Perret, l’adjoint à la mairie de Magland.
ITA Jean-Luc Perret 2 – Funiflaine bilan concertation (37’’)Autre raison de la réticence des habitants : le prix des billets est pour l’instant inconnu.
Les porteurs du projet assurent qu’ils prendront en compte toutes ces critiques dans l’élaboration finale du dossier. La mise en place d’une navette électrique entre le centre-ville de Magland et la gare de départ du Funiflaine est par exemple à l’étude.
Calendrier prévisionnel du Funiflaine
2019Etudes préliminaires
Consultation pour la recherche d'un concessionnaire
2020 - 2022Choix du concessionnaire
Dossier d'études d'impact et d'autorisation environnemental unique
Enquête publique
Travaux
2023
Mise en service du Funiflaine